• « Pays émergents : la géopolitique autrement »

    Mercredi 30 novembre 2011
    Amphithéâtre Casablanca de l’ESCA Ecole de Management


    INTERVENANTS

    • Madame Nadia LAMLILI, Rédactrice en Chef Economie et Entreprise.
    • Madame Alexandra PICHLER FONG, Specialist Senior and Leader Team of Policy Planning Unit à l’ONU.
    • Madame Bouchra BENHIDA, Professeur ESCA Ecole de Management.
    • Monsieur Alexandre KATEB, Maître de Conférence à Sciences PO Paris.
    • Monsieur Younes SLAOUI, Vice Président de l’Institut AMADEUS.
    • Monsieur Jean Marc HUISSOUD, Directeur du Centre de Recherche sur la Gouvernance et la Géopolitique à Grenoble Ecole de Management.
    • Monsieur Jawad EL KERDOUDI, Président de l’Institut Marocain des Relations Internationales.
    • Monsieur Amine DERHEM, Professeur ESCA Ecole de Management

    Modérateur :

    Monsieur Majid Kaissar EL GHAIB, Professeur ESCA Ecole de Management.

     

    PROGRAMME DU WORKSHOP

    Accueil des invités à 14h30
    15h00 – 15h10 : Mot d’ouverture par Monsieur Thami GHORFI,
    Président ESCA Ecole de Management.
    15h10 – 16h00 : Axe I - Pays émergents : Quelle logique géopolitique ?
    16h00 – 16h25 : Débat
    16h25 – 17h15 : Axe II - Emergence économique levier d’une redéfinition des règles du jeu géopolitique ?
    17h15 – 17h40 : Débat
    17h40 – 17h50 : Clôture
    17h40 – 18h00 : Cocktail


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  • Le 24 Novembre 2011 de 18:00 à 20:30 : L'AMERIQUE LATINE DANS UN MONDE EN TRANSFORMATION

    Sciences PO Alumni Affaires Internationales: Division Amérique Latine

     

    Conférence

    L'Amérique latine dans un monde en transformation.

    Jeudi 24 novembre de 18h à 20h30 au CERI

      

    Deux tables-rondes seront consacrés aux thèmes suivants

     

    - La croissance et l'intégration régionale:

    • Alain Lipietz (économiste, ancien député européen et président du groupe du Parlement européen sur la CAN)
    • Carlos Quenan (économiste et vice-président de l’Institut des Amériques) 
    • Rolando Avendano (bureau des Amériques, centre de développement de l’OCDE) 
            Modérateur : Alexandre Kateb (économiste, cabinet de conseil compétence finance).


    -  Les enjeux environnementaux:

    Julien Calas (expert biodiversité, AFD)
    Carlos Alberto Jativa Naranjo 
    (ambassadeur de l’Equateur en France) 
    Alain Lipietz 
    (économiste, ancien député européen) 
    David Dumoulin
     (IHEAL)
    Modératrice : Corinne Arnould 
    (association Paroles de Nature).

    Grand témoin : Xavier Ricard (Comité catholique contre la faim, directeur des partenariats internationaux)

     

    Information : latam@sciences-po.asso.fr

     

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  • Logo MEDAYS 2011 

    MEDAYS 2011 

    Le Sud dans la gouvernance globale

    PANEL A5 : GUERRE DES MONNAIES

    Samedi 19 novembre 2011 à Tanger

    Depuis l’effondrement du système de Bretton Woods, l’absence de cadre de fixation multilatéral des taux de change a mené à un environnement dominé par le chacun pour soi, dans lequel chaque Etat s’est retrouvé libre de poursuivre ses propres intérêts.

    L’arme monétaire est ainsi redevenue un outil privilégié d’intervention des Etats en faveur du développement commercial, en leur permettant de gonfler artificiellement leur compétitivité. L’intervention chinoise sur le renminbi, dont on estime la valeur sous-évaluée de près de 40%, a ainsi joué un rôle majeur dans le développement économique du pays par ses exportations.

    L’amplification des phénomènes de manipulation monétaire s’est traduite par une augmentation de la spéculation internationale sur les monnaies. Les pays qui refusent l’interventionnisme ont vu leurs monnaies s’envoler, avec des conséquences parfois désastreuses pour leur compétitivité.

    Par des opérations dites de carry-trade, les spéculateurs profitent des différentiels de taux d’intérêts – très faibles dans les pays développés – pour investir dans les pays en développement. Au Nigéria et dans la zone Franc, les monnaies se sont appréciées de 10% à 15% au cours des 6 derniers mois. L’appréciation a même atteint 28% dans la zone rand, faisant planer la crainte de bulles spéculatives.

    Pour les économies d’Afrique dollarisées ou arrimées au dollar – RD Congo, Zimbabwe -, l’assouplissement quantitatif américain mène au renchérissement des produits de première nécessité pour les populations les plus vulnérables.

    Plus que jamais, il est urgent pour les pays d’Afrique de s’immuniser contre les travers de la dérégulation des échanges financiers et des fluctuations monétaires. Face à l’absence de consensus sur une réforme de l’architecture financière internationale, à eux d’ouvrir la voie en proposant des solutions à l’échelle régionale.

    LES POINTS CLEFS DU DEBAT :

    • Quelles sont les conséquences du jeu monétaire des grandes puissances pour les pays du Sud ?
    • Les pays du Sud peuvent-ils se prémunir contre les fluctuations monétaires ?
    • Comment réguler l’afflux de capitaux spéculatifs sur les marchés africains ?
    • Pour un Fonds Monétaire Africain ?

    LES INTERVENANTS

    • Dr. Sanussi Lamido Sanussi, Gouverneur de la Banque Centrale du Nigéria
    • Mrs. Scheila M'Mbijjewe, Membre du Comité Monétaire de la Banque Centrale du Kenya
    • Pr. Turalay Kenç, Vice-Gouverneur de la Banque Centrale de Turquie
    • Karim El-Aynaoui, Directeur de la recherche et des relations internationales, Bank Al-Maghrib

            Modérateur : Alexandre Kateb, Directeur général de COMPETENCE FINANCE


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  • Ma tribune parue dans Lemonde.fr le 2 novembre 2011

    "L'Europe souffre d'un déficit de puissance"

    Point de vue | LEMONDE.FR | 02.11.11 | 09h16   •  Mis à jour le 02.11.11 | 09h16

    par Alexandre Kateb, économiste, essayiste

    La crise de la zone euro a été décrite jusqu'à présent essentiellement comme une crise institutionnelle, faisant apparaître les vices de fond et de forme de la construction européenne, et plus particulièrement de l'union économique et monétaire. C'est le sens du texte de Jürgen Habermas publié dans "Le Monde" daté 26 octobre. Le philosophe y insiste à juste titre sur le défaut de légitimité démocratique de la logique intergouvernementale qui prime actuellement en Europe. Il plaide pour la constitution d'une citoyenneté politique européenne qui ne s'opposerait pas aux spécificités nationales, mais qui serait au contraire le seul moyen de préserver la diversité culturelle des peuples dans un monde globalisé.

    Habermas a bien sûr raison d'attirer l'attention sur ce problème fondamental, et de souligner le lien entre l'égoïsme des élites nationales et le désintérêt progressif des peuples pour l'idée européenne. Il a raison aussi de souligner la nécessité d'une "homogénéisation des conditions de vie" au sein de l'Europe, en faisant de l'Union européenne une sorte d'Etat-providence post-national. Mais le philosophe méconnaît certaines dimensions fondamentales du monde dans lequel nous vivons. Son discours reste prisonnier de cet "agir communicationnel" politico-juridique qui est sa marque de fabrique, et qui projette une vision idéelle – sinon idéale – du monde, en négligeant la complexité du réel. Il y déploie une rationalité téléologique qui passe sous silence la nécessité d'une rationalité procédurale, ou transactionnelle, permettant de forger un compromis avec une multitude d'acteurs aux intérêts hétérogènes.

    Dans notre monde imparfait, ce ne sont pas en effet les Etats qui ont le dernier mot, ni les peuples avec leurs "sympathiques" indignations, mais les oligarchies financières et leurs déclinaisons transnationales : banques d'investissement et compagnies d'assurances, fonds de pension catégoriels et sociétés de bourse. Ces oligarchies ont leurs propres mécanismes de reproduction – à travers le verrouillage des voies d'accès à l'élite et la privatisation croissante de l'éducation partout dans le monde – et leurs propres instruments de régulation, au premier rang desquels figurent les fameuses agences de notation, équivalent moderne des Oracles de l'antiquité.

    Sans oublier les médias, qui sont instrumentalisés aujourd'hui par des intérêts privés – au gré des renflouements et des rapprochements capitalistiques – bien plus qu'ils ne l'ont jamais été par les Etats, si l'on exclut la propagande des régimes totalitaires. A ce propos, les scandales révélés au sein du groupe News Corp, propriété du milliardaire Ruppert Murdoch, qui se vantait de faire et de défaire à sa guise les gouvernements en Grande-Bretagne, ou encore les connivences notoires entre le monde des affaires, de la politique et des médias en France ne sont que des illustrations d'une tendance générale, qui se perpétue depuis le XIXe siècle.

    Habermas souligne aussi la fragmentation croissante des identités politiques en Europe sous les effets d'un demi-siècle d'immigration du travail. L'antidote à cette fragmentation culturelle serait selon lui la constitution d'une identité européenne purement juridique, dégagée des présupposés culturels, reprenant ce que Marcel Gauchet appelle "l'espace vide de la démocratie". On pourrait opposer à cette vision désincarnée du vivre ensemble, la nécessité d'une plénitude culturelle, et osons le dire d'une Leitkultur européenne. La controverse autour de ce terme repose en effet largement sur le contexte polémique dans lequel il a été employé en Allemagne.

    Cette Leitkultur n'est pas le repli ethniciste ou religieux des extrêmes-droites, avec sa part inévitable de xénophobie et son caractère profondément belligène. Elle repose plutôt sur la reconnaissance et l'acceptation d'un socle de valeurs communes qui fondent le fait européen (séparation entre l'Eglise et l'Etat, égalité homme-femme, etc.), mais aussi sur l'intériorisation de l'histoire et de la culture européenne par les nouveaux venus, qui contribuent à enrichir cette histoire dans la durée. Là encore tout est question de temporalité. Et c'est précisément l'absence de prise en compte de cette temporalité que l'on peut regretter chez Habermas.

    Enfin, la mondialisation (ou globalisation) n'est évoquée que très brièvement par le philosophe, sans insistance sur la forme actuelle de la mondialisation, c'est-à-dire sur l'émergence de grandes puissances non occidentales qui remettent en cause l'imperium économique, mais aussi culturel et moral, de l'Occident sur le reste du monde. Cette émergence – ou ré-émergence – de continents entiers sur la carte géopolitique et géoéconomique mondiale devrait susciter plus d'interrogations sur la place de l'Europe dans un monde multipolaire. L'annonce de l'arrivée des grands pays émergents au secours de la zone euro, dans un fonds de soutien ad hoc est symptomatique du bouleversement des équilibres hérités du passé.

    On assiste bel et bien à un basculement du centre de gravité économique et financier – donc politique et culturel – de la planète, à une échelle bien plus vaste que les précédentes transitions hégémoniques qui étaient limitées à des passages de relais au sein du "club occidental" (entre l'Europe continentale et l'Angleterre, puis entre l'Angleterre et les Etats-Unis). Une telle évolution oblige les Européens à mettre en place une double stratégie à la fois défensive et offensive, portée par un éxécutif fort, pour permettre à l'Europe de demeurer un acteur géostratégique important, et un véritable pôle de puissance face à l'affirmation des pôles émergents et au déclin relatif du pôle nord-américain.

    En définitive, sans être marxiste on pourrait faire à Habermas les critiques formulées il y a cent cinquante ans par Marx et Engels contre l'idéalisme allemand. Pour paraphraser ces deux auteurs, "ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience". Autrement dit, il faut partir des conditions réelles d'existence des hommes pour en déduire leur évolution historique et peser sur le cours de cette évolution. L'appel à plus de démocratie dans une Europe désincarnée, dans une sorte de super Etat post-national dont la légitimité reposerait uniquement sur le droit positif, ne prend pas suffisamment en compte les conditions matérielles d'existence, et notamment le poids de l'oligarchie financière dans le système productif mondial.

    En outre, cette vision désincarnée de l'espace public néglige le principe de gravité – au sens physique du terme – et la nécessité d'une culture pleine qui cimenterait l'identité européenne et lui permettrait de se définir par rapport aux autres grandes aires culturelles. Une telle critique d'Habermas, à la fois sur sa gauche et sur sa droite, n'enlève rien à l'acuité de son projet philosophique et constitutionnel. Elle vise simplement à le réinsérer dans une monde moins irénique, et à le remettre en perspective face aux obstacles bien réels qu'il faut surmonter pour bâtir l'Europe-puissance.


    Alexandre Kateb est maître de conférence à Sciences Po et auteur de l'ouvrage Les nouvelles puissances mondiales. Pourquoi les BRIC changent le monde (Editions Ellipses, 2011).


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